Chère famille, Chers amis, Chers lecteurs
C’est une tâche bien difficile qui m’incombe de vous partager quelques impressions et nouvelles des 5 derniers mois qui ont été si riches en découvertes, intenses au niveau du travail et rythmés par des changements, qu’il est difficile de les résumer. Permettez moi de vous donner un petit aperçu en vous ouvrant quelques fenêtres sur ces derniers temps au Mexique, en vous racontant ce qui m’a touché, fait réfléchir et rire.
Une 1ère fenêtre : la rencontre interculturelle et la vie dans une communauté
Après quelques mois à Mexico City, je suis partie en janvier à Zongozotla pour aller m’installer dans ce village et commencer mon travail dans cette région très montagneuse. Un des événements les plus marquants, qui décrit bien la manière de vivre dans cette communauté indigène, restera l’aménagement de mon logement. En deux temps trois mouvements, tous mes meubles ont été montés, un petit « escabeau » crée avec quelques planches de bois qui traînaient dans le coin pour que ma petite cuisinière soit à la bonne hauteur. Mais surtout, lors du déballage des cartons et de la mise en place des meubles, un petit groupe de femmes m’accompagnait physiquement et par ses conseils de la chambre à la cuisine et vice-versa : « le lit plus à gauche, la commode contre l’autre mur... ». Sans aucun doute, c’est mon petit four qui aura, dès le départ, suscité un grand intérêt chez chacun, en tant que futur-e pâtissier-e ou futur-e dégustateur-trice d’un gâteau au chocolat. J’ai ainsi pu constater que la vie en communauté est le mode d’existence dans ce village et ce n’est pas l’individu mais la famille qui est au centre de ce système. Alors mon souhait d’un logement personnel aura été tout aussi inconcevable pour eux que le fait de ne pas pouvoir se retirer si facilement de la vie en commun pour moi. J’ai découvert une grande solidarité, un accueil formidable et j’ai été intégrée dans la famille du pasteur dès le début.
La cuisine est un lieu très important de réunion, à toute heure du jour et presque de la nuit, pour partager un plat de viande avec quelques tortillas au coin du feu et échanger les dernières nouvelles du village. J’ai rencontré des difficultés à participer aux discussions, car les gens parlent tout le temps en Totonaco. Si dans certaines autres régions du Mexique la jeune génération délaisse petit à petit leur langue natale au profit de l’espagnol, dans ce petit village de la Sierra Norte toutes les générations entament tout naturellement une conversation dans leur langue. Non seulement toute la vie sociale est en Totonaco, mais le culte aussi. J’ai ainsi dès le départ eu la possibilité d’une immersion totale dans cette langue qui a été accompagnée par trois heures de cours hebdomadaires pour que je puisse l’apprendre rapidement. Je me souviendrai encore longtemps de ma première leçon durant laquelle on a tenté de m’expliquer les différentes manières de saluer qui dépendent du climat, de l’heure mais aussi de la position statique (sur le pas de porte) ou de la direction dans laquelle l’une et l’autre personne se dirige. En tout et pour tout, il y environ 50 manières différentes de se saluer. Pour ma part, je me suis déclarée satisfaite après avoir appris les 4 principales: Tlan Quiltamacu (bonjour), Ahi Kgotanolh (bon après-midi), Ahi Tziswalh (bonsoir) et pour les personnes étrangères à la communauté: Skalghen.
Cette dernière année, deux événements ont particulièrement fragilisé ce village au niveau économique. Il y a eu tout d’abord une caisse d’épargne qui est venue s’installer à Zongozotla, proposant ses services et promettant la possibilité d’une épargne avec un taux d’intérêt mirobolant. La banque la plus proche étant à deux heures de voiture, les habitants de ce village se sont rapidement laissés convaincre d’y déposer leurs économies. Après un peu plus d’une année de service, les responsables de cette caisse d’épargne sont partis avec la caisse. Il va sans dire que les gens de Zongozotla ne reverront jamais leur argent. Les conséquences ont bien évidemment été terribles au niveau du travail et de leur situation économique comme ils n’avaient plus de quoi payer ni la main d’œuvre nécessaire à la récolte du café, ni, pour certains, pour rembourser les emprunts pris pour acheter un terrain agricole. Et puis, cet hiver a été bien plus froid et plus pluvieux que d’habitude, ce qui a créé de grandes pertes dans la récolte de café dont le 80% n’avait pas la qualité nécessaire pour être vendu à un prix plus ou moins correct et permettre aux familles d’avoir les ressources financières pour travailler (achat de nouveaux plantons et d’engrais) et pour subvenir à leurs besoins cette année. Les arbres n’ont heureusement eu que peu de dégâts contrairement à l’hiver 2002 durant lequel le gel les avait tous détruits. Ils avaient dû, à l’époque, remplacer tous les caféiers et attendre 3 ans avant de pouvoir récolter les premiers fruits, 3 ans sans revenus... Ils mettent aujourd’hui tous leurs espoirs sur une excellente récolte en novembre- décembre prochain, afin de voir s’améliorer leur situation. L’année 2010 s’annonçait donc dès le départ très difficile et, comme le disait un homme de l’église : « jusqu’en juin nous avons encore de quoi vivre après ce sera très dur... ».
Une 2ème fenêtre : la religion dans les montagnes de la Sierra Norte
La vie quotidienne de ces familles productrices de café est rythmée par les 4 cultes hebdomadaires en soirée et le dimanche matin. J’ai pu découvrir durant ces quelques mois, une manière de vivre et d’exprimer la foi qui est très différente de la mienne. Le séminaire baptiste travaille dans ce village avec une église pentecôtiste qui met l’accent principalement sur le chant et la prière (pour la guérison des malades). Lors d’un culte d’une durée de 3 heures, la place faite à la prédication est très marginale et les thèmes abordés sont pour la plupart en lien avec la fin du monde, le jugement et la seconde venue du Christ. L’intérêt pour de tels sujets a bien entendu été avivé ces derniers mois par le film 2012 (prédirait-il le déroulement de la fin du monde ?) et par les nombreux tremblements de terre qui sont interprétés par les personnes de cette église comme des signes de la fin des temps. C’est à travers une foi très dualiste qu’ils tentent de comprendre le monde, la vie, la mort. Ainsi, une forte séparation est faite entre la vie actuelle qu’il faut traverser et la vie éternelle promise aux croyants dans laquelle les attendent des richesses fabuleuses. Mener une vie sainte signifie, dans cette vision de la foi, s’éloigner du monde, des préoccupations de la vie quotidienne pour préférer la prière, la louange et fixer son regard sur la promesse d’une vie meilleure après la mort. Les pasteurs ne parlent généralement que d’un salut postérieur et surtout d’une récompense pour ceux qui sont et restent fidèles à Dieu. La Bonne Nouvelle n’est alors qu’une promesse future et non une possibilité de vie dans le quotidien, invitant chacun à s’engager dans son lieu de vie pour plus de justice et de paix (en commençant par dénoncer les injustices passées et présentes).
Les conditions de vie sont difficiles, la visite chez le médecin lors d’une maladie un luxe qu’ils ne peuvent se permettre et les derniers événements « économiques » n’ont fait qu’aggraver la situation et certainement diminuer l’espoir en une amélioration des conditions de vie, en la possibilité d’un monde plus juste et équitable pour tous... Alors comment ne pas désirer trouver refuge hors de cette réalité dans la foi, la croyance en un Dieu médecin et la promesse d’un au-delà paradisiaque ? Comment ne pas fuir cette réalité en passant le plus de temps possible à l’église ? Peut-être que, vivant dans la pauvreté, l’espérance d’une récompense après la mort est une consolation et permet de trouver la force et le courage nécessaire pour continuer à travailler et à vivre ? C’est seulement que je crois à la possibilité d’une vie digne ici et maintenant. En étant confrontée ces derniers mois à une autre réalité sociale mais aussi à une telle compréhension de la foi, je me suis rendue compte de l’importance du témoignage en paroles et en actes d’une foi qui conduit à briser le cercle vicieux de l’injustice menant au fatalisme pour permettre et créer un monde plus juste et solidaire.
Plusieurs d’entre vous m’ont demandé à quoi pouvaient ressembler les fêtes de Pâques dans un petit village au Mexique. Une amie me racontait son expérience de la Pâque en Bolivie, riche en couleurs et en vie. Certes, la « Semana Santa » est un moment très important au Mexique, d’une part parce que c’est la seule semaine de vacances par année des mexicains qui en profitent pour aller au bord de la mer. Et d’autre part, pour l’église catholique, qui la célèbre par des processions et des messes auxquelles assistent un nombreux publique. Force est de constater que le souci de l’œcuménisme, tellement cher à nos cœurs européens, n’est pas pour demain dans ce pays. En effet, les protestants (pentecôtistes, baptistes, méthodistes etc..) s’auto déclarent chrétiens (qui croient vraiment) en opposition aux catholiques qu’ils considèrent comme ne vivant pas une vie croyante dans la droiture. La foi pentecôtiste a apporté dans cette région principalement la proposition d’un changement de comportement, une vie « sans vices », que ce soit la consommation d’alcool à outrance, la « débauche » sexuelle ou encore la danse, en faisant de ces « vices » un tabou et en les interdisant. Cette proposition de conduite morale a certes permis une amélioration des conditions de vie des nouveaux convertis qui consacrent leurs journées non plus à la boisson mais au travail. Cependant, cela a incité les convertis pentecôtistes à prendre leurs distances avec le catholicisme et à ne pas les considérer comme chrétiens. C’est pourquoi, tout élément considéré comme catholique a été banni de leur pratique spirituelle (la croix comme pendentif ou autre, les bougies etc..) mais surtout toutes les fêtes du christianisme sont considérées comme catholiques et ne sont ainsi pas fêtées chez les évangéliques protestants, que ce soit Noël, Pâques, l’Ascension ou encore Pentecôte. Ce phénomène peut être observé dans toutes les églises protestantes de la campagne mexicaine, qu’elles soient méthodistes, baptistes ou pentecôtistes.
Cette nouvelle conduite morale par l’interdiction de l’alcool et de la danse a conduit à la suppression des fêtes traditionnelles totonacas et ainsi, petit à petit, à la perte de leur identité culturelle. Il serait intéressant et important de faire un travail de mémoire au niveau des traditions et de la culture totonaca qui ont été purement et simplement supprimées et, par la suite, de réfléchir à une foi chrétienne propre à cette identité retrouvée. Mais surtout, on peut s’interroger aussi sur l’identité d’une communauté chrétienne pour laquelle la célébration et la commémoration des événements « centraux » de la tradition chrétienne n’ont pas de place. Peut-on encore parler de christianisme ? Y a-t-il une perte de l’essence de cette religion ?
Une 3ème fenêtre : mon travail
Je vous disais dans ma première lettre être partie au Mexique pour m’intégrer dans l’équipe responsable du projet de la formation biblico-théologique à distance dont l’objectif est de former non seulement les pasteurs et responsables d’église, mais toute la communauté. Son but est de leur permettre d’apprendre à connaître l’histoire de leur tradition confessionnelle mais aussi tout simplement la Bible, le message de l’Evangile (connaissance biblique mais aussi encourager une réflexion sur leur foi) afin de responsabiliser les églises pour qu’elles puissent s’engager dans leur lieu de vie en faveur de la justice (à cause des injustices flagrantes et de la grande pauvreté qui en découle) et de la paix (relation entre catholiques et protestants).
Dès la première semaine de ma présence à Zongozotla et la première leçon de la formation biblique, le taux de participation proche de zéro a suscité une première discussion sur l’intérêt porté à la formation par les églises locales et surtout vérifier si une telle proposition de la part du séminaire répondait aux besoins et demandes des églises de la Sierra Norte de Puebla, une discussion qui s’est répétée tout au long des derniers mois. Les raisons mentionnées pour expliquer le manque d’intérêt pour la formation sont très diverses, passant par une justification par l’appartenance au mouvement pentecôtiste qui met l’accent sur la prière et la louange, un manque de temps et d’habitude pour l’étude et un intérêt pour l’action mais non la réflexion. Au fil des semaines, différents changements ont été apportés à mon plan de travail. Il a même été envisagé de mon côté de commencer par une activité pratique (un projet de pastorale sociale) et, par ce biais là, d’introduire de manière informelle une réflexion sur la foi. Force a été de constater que les souhaits et demandes concrètes de l’église de Zongozotla correspondaient à un accompagnement pastoral et non à une proposition de formation biblico-théologique. J’ai été amenée à mettre au second plan ladite formation pour me concentrer sur diverses activités comme des rencontres pour les jeunes et les enfants de l’église ainsi que des prédications deux fois par mois. Ce programme d’activités a aussi été proposé à deux autres églises de la région (Huitzilan et Pahuata), ce qui nous a conduit (2 jeunes et quelques anciens de l’église de Zongozotla) à les visiter une fois par mois durant toute une journée.
Un point fort de mon travail dans cette région a sans aucun doute été le travail avec les enfants. C’était un réel plaisir de voir les enfants rigoler et s’amuser. Les enfants présents avaient entre 2 ans et 10 ans et il n’a pas été facile de trouver des activités qui puissent intégrer les petits comme les grands. Mais chacun a joué le jeu et même les plus petits ont pu participer à chaque moment de la rencontre. Quelle joie de voir une petite fille de 2 ans courir après une grande de 10 ans lors du jeu du mouchoir et constater que, tant l’une que l’autre, avait du plaisir à jouer, même s’il était évident que la petite ne pourrait jamais rattraper la plus âgée ! Quels moments de bonheur aussi lors des après-midi « pâtisserie » chez moi avec une dizaine d’enfants de Zongozotla qui sont passés en peu de temps d’apprentis à maîtres biscuitiers. Les quelques formes de biscuits que j’avais achetées, ont très rapidement perdu tout intérêt au profit du simple couteau qui permettait d’exprimer toute l’imagination et la créativité de certains enfants qui n’ont pas hésité à créer des biscuits en forme d’ours, de dinosaures et d’animaux fantastiques. Après avoir patienté longuement pour que mon petit four veuille bien peaufiner leur travail, ils sont retournés chez eux pour montrer leurs œuvres d’art aux parents, quoique quelques biscuits ont très certainement disparus, engloutis par ces petits gourmands sur le chemin du retour.
Concernant la formation biblique, l’église qui a répondu positivement à une telle proposition est l’église de Huitzilan. Cette église, sur demande de quelques personnes d’un village voisin (el Paraiso), a commencé à y organiser des cultes avec l’objectif de fonder une nouvelle église. Ces personnes ont posé des questions sur la Bible auxquelles l’équipe de Huitzilan ne pouvait pas donner de réponse par manque de connaissances. C’est ainsi qu’ils se sont rendus compte de l’importance de la formation biblico- théologique pour accompagner les personnes d’une église naissante. Des temps pour apprendre, réfléchir à sa foi, sa confession et sa tradition ne peuvent être imposés, mais doivent être une envie et une demande de la part des églises. L’intérêt ne peut pas être imposé, mais seulement parfois suscité par une rencontre ou une discussion. Il a fallu constater que le temps n’est pas encore mûr à Zongozotla et Pahuata pour commencer cette nouvelle étape d’apprentissage et de réflexion commune sur la foi et offrir une formation biblico- théologique. Au fil des mois, les portes se sont gentiment fermées pour moi dans la région de la Sierra Norte de Puebla (et surtout dans mon lieu de travail principal : Zongozotla) pour différentes raisons : des tensions internes à l’église entre un courant plus conservateur et un autre plus libéral, le machisme ambiant (une femme n’aurait pas le droit de parler en publique), la prière et la louange considérés comme amplement suffisants pour la vie spirituelle et aussi que le temps n’est pas encore venu pour entamer un processus de formation. C’est pourquoi, la décision a été prise par toute l’équipe du séminaire baptiste (SBM), en accord avec DM, d’une modification de mon lieu de travail, même s’il est évident que les relations restent et que je visiterai les églises de la Sierra Norte avec d’autres personnes de l’équipe du Séminaire.
Une porte se ferme donc en partie dans la région de la Sierra Norte de Puebla mais une autre s’ouvre pour moi à Chimalhuacan qui peut-être considérée comme la « banlieue » de Mexico. Le contexte est très différent d’un village de montagne ainsi que les sujets de préoccupation au niveau social : la qualité de l’éducation scolaire laisse vraiment à désirer et l’on peut observer chez beaucoup d’enfants de grandes difficultés à lire et à écrire. Le taux de violence (viols, bagarres etc...) est très élevé dans les quartiers de cette banlieue et la drogue omniprésente. Le séminaire baptiste offre des cours de formation biblico-théologique depuis une dizaine d’année dans différentes églises de ce lieu. J’ai eu l’occasion de visiter une église pentecôtiste dont certains membres suivent depuis un peu plus d’une année cette formation et assistent actuellement à un cours d’homilétique. Lors de ce cours, les discussions étaient très animées et tous les étudiants participaient. L’intérêt pour se former et réfléchir à leur propre foi est donc bien présent. L’église a aussi le souci de s’engager dans son quartier pour un monde plus juste par différentes activités comme par exemple une animation avec un repas est proposé chaque samedi pour les enfants. Les coordinatrices de cette activité, auquel je participe actuellement, ont le souhait de l’élargir en offrant un appui scolaire aux enfants du quartier qui viennent à la rencontre du samedi. Sur demande du pasteur et des responsables, je vais pouvoir m’intégrer à différents niveaux dans la vie et le travail de cette église :
en offrant deux ateliers de formation aux responsables de ce projet d’enfants
en donnant dès septembre une formation en pédagogie de la religion dans le cadre de la formation biblico-théologique
en accompagnant le projet pour les enfants du quartier.
J’ai aussi été invitée à prêcher un mercredi de juin, durant le culte, pour les jeunes, et à participer à une sortie fin juillet pour apprendre à mieux se connaître.
Et finalement, un pasteur de l’état de Guerrero m’a demandé de donner un atelier- conférence mi-juillet dans son église à Guerrero dans le cadre de la formation biblico- théologique sur la question : « Qu’est-ce que la théologie et quelle est son importance pour le ministère pastoral ? ». C’est non seulement un sujet qui me passionne, mais qui me semble d’une importance capitale. C’est pourquoi, je me réjouis beaucoup d’aller rendre visite à cette église et de pouvoir chercher ensemble des pistes de réponses à leur question.
Les prochains mois s’annoncent passionnants et, une fois de plus, riches en découvertes. Je me réjouis déjà d’écrire la prochaine lettre de nouvelles pour vous présenter en détail ce projet communautaire très prometteur de l’église pour les enfants de Chimalhuacan. En attendant de vous redonner de mes nouvelles, je vous souhaite un tout bon été !
Avec mes meilleures salutations de Mexico City
Sarah Badertscher

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